[CR] Trail des trappistes 100 kilomètres

Trail des trappistes 2016

Avec Manu on s’était inscrit dès le premier jour en pensant que ce trail serait vite rempli. On était content d’effacer notre mauvais souvenir de DNF de la Bouillonnante de 2015 sur la même distance dans la même région.

En fait il s’est avéré qu’on avait tout le temps pour s’inscrire car toutes les places n’étaient pas vendues le jour de l’épreuve et on s’est retrouvé aux environs de 150 sur la ligne de départ.

Logistique.

On a essayé de covoiturer avec Simon et Manu pour aller à Florenville la veille du départ à 4 heures le samedi matin mais ça n’a pas pu se faire car Manu a eu un empêchement de dernière minute. C’est bien tombé car il avait prévu d’enchainer le 100 kilomètres du samedi avec la fameuse randonnée cycliste Lille Hardelot le lendemain (156km quand même) et être indépendant lui permettait de rentrer aussi vite que possible pour dormir quand même un peu avant de repartir. Je vous rassure, même parmi les ultra traileurs l’avis général est que Manu exagère avec ses enchainements de dingue…

Bon on est finalement parti à 2 avec Simon (retour à la configuration Origole 2014) et on a été royalement reçu par l’équipe du CAF d’Auby, Vincent et Nico. Ils nous avaient préparé une tente rien que pour nous dans un camping situé à quelques centaines de mètre de la ligne du départ. Ils ont aussi récupéré nos dossards et tout ça ce n’est pas rien. On a pu se reposer avant le départ et on n’a rien eu à organiser. Vive le CAF et vive Vincent.

L’organisation.

D’après ce qu’a compris Vincent, Sport Event, l’entreprise organisatrice est plutôt flamande et les gens de Florenville n’étaient absolument pas au courant de cette manifestation avant de nous voir défiler au bout de leurs jardins. Les moyens mis en œuvre par Sport Event étaient assez impressionnants :

  • Impression de la liste des participants sur une bâche de camion.
  • Grand chapiteau sur la place de Florenville.
  • Des gels et des barres Overstim’s à chaque ravitaillement
  • Des caisses de Jupiler pour les bénévoles.

Le parcours

J’ai trouvé ce parcours vraiment très monotone. On est quasiment toujours dans les bois, quasiment aucun paysage de visible, presque aucune traversée de village, que des allées forestières, presque pas de petit monotrace, un parcours tracé essentiellement sur du GR, pas de petit passage négocié avec des proprio pour ce jour là… Pour moi la Bouillonnante c’est beaucoup mieux avec des passages « aériens », des petits chemins, beaucoup plus de rochers et d’arêtes…

Cela dit d’autres ont bien apprécié ce parcours comme Simon qui aime bien les sous bois, Manu qui a entendu les oiseaux chanter ou Christophe qui a apprécié de voir des petites rivières. C’est bien de voir que tous les gouts sont dans la nature.

Vincent et Nico

Un 100 kilomètres ça s’aborde avec une certaine humilité même si l’idée de ne pas le finir ne m’a pas beaucoup encombré l’esprit après le départ. En fait ça m’a bien plu l’idée d’accompagner Vincent et Nico pour leur premier 100 kilomètres. Nico avait une pêche d’enfer. Il faisait le cabri sur les tronc d’arbre, il pétait la forme et ça nous a fait plaisir quand il s’est (et nous a) lâché vers le kilomètres 65. On s’est dit pour lui que c’était vraiment une bonne idée et pour nous que ça allait cesser de nous saper le moral.

On s’est bien entendu avec Vincent, il est beaucoup plus rapide que moi quand il cours mais il est probablement moins aguerri comme c’était son premier 100 kilomètres et il perd beaucoup trop de temps aux ravitos mais je l’attendais en repartant tout doucement en marchant.

On s’est paumé plusieurs fois, je crois que c’est de ma faute et aussi de celle de mon chapeau à large bord et on est même passé 2 fois devant le même ravito (expérience que je ne souhaite à personne). Heureusement que Vincent est vraiment un as de l’organisation. Il avait téléchargé la trace dans sont smartphone et ça nous a bien servi pour comprendre ce qui était en train de nous arriver.

A un certain moment j’ai négocié avec lui de courir devant. Pour moi c’est  pénible de voir que mon compagnon de course est vraiment plus rapide et plus à l’aise. Par contre quand je mène cela me donne des ailes et j’ai vraiment envie de ne pas décevoir et du coup j’ai l’impression d’aller plus vite. Le seul problème de l’approche c’est qu’on est plus susceptible de se paumer…
Bon, on a quand même fini ensemble et je suis très content d’avoir partagé toute cette épreuve avec Vincent.

Anecdotes trappistiennes

  • A un moment on est passé devant un beau tracteur David Brown tout blanc et j’ai été très très étonné de voir qu’un concurrent m’a repris quand j’ai bêtement dit que tous les tracteurs David Brown étaient toujours blanc. Il m’a appris qu’il en existait un qui était de couleur rouge et qu’un des modèle était sorti avec une barre de coupe en équipement standard. Le gars a aussi dit qu’il en avait un dans sa ferme mais qu’il avait arrêté cette activité parce que ça ne rapportait rien. Triste et édifiante cette histoire…
  • Avec Nico, la parole du jour c’était « marcher c’est tricher » et ils nous l’a rappelé bien des fois. Il l’avait entendu dans la bouche de spectateurs d’un petit trail de village (d’après ce que j’ai compris) et c’était bien marrant comme leitmotiv.
  • Le veille du départ j’ai raconté à Vincent l’histoire du 100km de la Bouillonnante 2015 où j’avais choisi de partir léger et donc sans veste Goretex et où on avait bien regretté, avec Manu, de ne pas être parti mieux équipé sur la course. Du coup Vincent a choisi de mettre sa veste Gore-Tex dans son sac même si les prévisions météorologiques n’étaient pas particulièrement inquiétantes. Pour moi ce type de décision est vraiment sage (j’avais aussi la couverture de survie qui va bien pour atténuer le pire…) mais je suis un peu un vieux briscard et deux précautions valent toujours mieux qu’une…
  • Sur la course j’ai un peu discuté avec une fille et à un moment elle a réalisé que nous étions voisin au camping et elle a demandé « c’est vous qui avez parlé de Gore Tex toute la matinée ? »
  • Sur la fin de la course, on a « choppé » un gars de l’organisation qui commençait le débalisage en commençant par la fin de la course alors qu’il restait sans doute une petite vingtaine de concurrents sur le parcours. On lui a expliqué qu’il fallait qu’il arrête et on dirait qu’il a compris…
  • Sur un des ravito un des bénévole a partagé un oude Orval avec nous. J’ai appris que les Orval de Mars étaient les meilleurs car c’est à ce moment là que le houblon est lui aussi le meilleur. J’adore ce genre d’informations…

Matos

  • J’ai couru et trop souvent marché avec les Cascadia 11. Quelques ampoules mais je n’avais pas préparé mes pieds et les traversées de la Semois n’ont pas du aider.
  • Le sac à dos OMM classic 25 était vraiment surdimensionné pour un 100 kilomètres roulant mais comme il se comprime bien ça ne ballotait pas. Un des 2 porte gourde installé sur les bretelles du sac a lâché. Bien embêtant.
  • Comme le départ était nocturne j’avais embarqué ma frontale Stoots Wapi mais je n’avais pas vérifié l’état de recharge de la batterie et elle m’a vite lâché. Heureusement, en vieux briscard, j’avais aussi une frontale de rechange la Led Lenser SEO3 et ça m’a bien servi.
  • Mon Ambit Peak a réitéré son putain de bug sur la distance aux alentour du cinquantième kilomètre. Toujours aussi pénible d’avoir une montre qui nous raconte qu’on avance bien alors qu’en fait on se traine…

2 commentaires


  1. Bonjour Yann,

    Je reviens sur ton pb de bug avec ta suunto. J’ai le 28 Mais participé au 105km des pyramides noires.
    J’ai mis la montre en mode précision maxi (1s). A 75km j’étais encore à 49% de batterie après 11H20 de course.

    Pourquoi utilises tu le mode 5s sur 100km. Le mode 1 s permet apparemment de tenir au moins 20H.
    J’ai le logiciel version 2.0.45.

    Merci pour tes récits de course toujours aussi instructif.
    Pour info je t’ai suivi un peu lors du trail des poilus 2016 vers le km26 (après le ravito 1 je crois). je t’ai reconnu grâce a ton chapeau 😉 mais je n’ai pas osé t’aborder. Tu discutez avec un autre trailer qui est parti devant ensuite et nos chemins ce sont séparés ensuite.

    Francis.

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