[CR] Om de Deltaplan – en Zélande avec la Confrérie

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Rendez vous à 8h30 sur le parking de la friterie de Lekkerbek à Vrouwenpolder pour cette confrérie en Zélande. Mais pour cette longue histoire, je vais commencer par un petit flash back.

3 mois plus tôt je m’étais retrouvé dans des fourrés infranchissables et très piquants avec ma copine et ça m’a donné envie de voir s’il n’y avait pas moyen de tracer quelque chose pour la Confrérie autour de ces buissons d’épines. Et avant de perdre trop de temps sur ce sujet j’ai soumis l’idée à Olivier qui m’a assez rapidement fait savoir que l’oracle était assez favorable à cette idée.

Pour la reconnaissance la base c’était donc une petite randonnée improvisée de 10 kilomètres dans les dunes de Vrouwenpolder et de Domburg, une balade à vélo de 60 kilomètres et une douloureuse randonnée de 25 kilomètres avec mon fils qui me maudit encore pour tout ce temps passé à chercher des complications quand la ligne droite aurait été bien plus rapide. Ces 3 bouts de trace ont ensuite été assemblées avec VisuGPX sur les conseils de Ben.

Comme il y avait des surprises visibles sur la trace, la première idée avait été de ne pas la diffuser mais ça ne me convenait pas pour plusieurs raisons. D’abord si j’avais rencontré un problème pour être au rendez vous cela aurait de fait annulé la sortie et d’autre part j’aime bien me fondre dans le ventre mou de la confrérie, quand on peut discuter tranquillement au milieu ou à la fin de la troupe et c’est pour ça que j’ai désobéi et transmis la trace à Ben et à Vincent en même temps que je la donnais aux guides. Je ne regrette pas du tout ma décision d’autant que ça nous a évité de trop foirer le départ quand nous avons tous raté le petit sentier qui partait du bar Aquarius pour s’enfoncer dans les dunes de l’Oranjezon…

Bon si on revient au départ de la journée, après la bise de salutation et une alerte au tétanos à cause de l’état de mon chapeau, sur le parking du rendez vous la première question aura été « qui a la trace » sans doute par ce que comme je commence à être un peu connu on imagine que ça pourrait être un problème de me confier la responsabilité de la navigation. Vincent a eu du mal a avouer qu’il la détenait, il a du avoir l’impression d’avoir profité d’un passe droit, et je l’ai dénoncé pour l’aider un peu.

Le départ a été très cool. Moi je n’étais pas du tout stressé par des trucs du genre « ça va pas leur plaire, ya pas assez de D+ » ou « pourvu que tout se passe bien ». J’étais très content de tout ce que j’avais préparé et sans aucune inquiétude sur les attentes de la confrérie. Mon expérience est qu’une trace plus bucolique en Zélande, ça risque d’être compliqué et que la Zélande étant mon coin préféré dans la zone à moins de 2 heures en voiture de Roubaix je ne courais strictement aucun risque de déception au niveau des confrères.

Pas stressé au point que très rapidement on a raté un virage (trace Visu GPX pas parcourue irl) et on s’est engagé dans quelques centaines de mètre de jardinage après le bar Aquarius dont je viens de parler.

Je me suis déjà rendu 2 fois au bar Aquarius dans ce compte rendu et ça m’embête car cela a failli me faire passer sur un épisode précédent. En effet, le départ donné, nous nous sommes très vite retrouvés sur une plage de sable blanc et là dans le soleil levant, le plus charmant des spectacles s’est offert à nous. Une naïade, au ventre plat, a retiré son t-shirt pour entrer dans la mer. C’était merveilleux, toute la confrérie a retenu son élan. Olivier a dit qu’elle exagérait quand la nymphe a fait la planche et que seuls ses seins émergeaient des flots très calme. Nous avons du poursuivre notre chemin car tel est notre devoir mais ce souvenir nous hante tous, j’en suis tout à fait sur…

Haïku

  • Zélande sable blanc
  • Été indien et beaux seins
  • La confrérie est là

Zut, je n’en suis qu’au premier quart d’heure et j’ai déjà l’impression d’avoir perdu tout mes lecteurs avec des descriptions interminables. Rassurez vous, pas sur du tout que je pisse autant de lignes pour chacun des 36 quarts d’heure des 8h30 de la journée. Un grossier calcul nous donne un texte aussi long que l’ancien testament et je suis désolé car j’ai un travail et un temps limité. Il y aura donc des ellipses, c’est certain.

Bon donc après la naïade nous avons raté le chemin qui quittait la plage après le bar Aquarius (Aquarius ça me fait penser à une chanson de Celia Cruz mais trêve de digressions, revenons au faits) et je me suis fait bien chambrer dans l’affaire. C’est vrai qu’au moment de l’erreur de navigation j’étais en tête de la troupe et certains auraient pu croire que je savais où j’allais.

Ces quelques désagréments ont été bien vite oublié quand on est tombé sur une bête à cornes extraordinaire. Un daim, bambi, un cerf… ? Moi j’aurais dit un cerf mais j’ai l’impression que personne n’était assez spécialiste pour éclairer nos lanternes. En tout cas c’était magique, cette bête s’était immobilisée dans des fourrés et il aura fallu une intervention de débusquage d’Olivier pour qu’elle se montre dans toute sa splendeur. Un spectacle magique, pour moi le balayage de la dernière des poussières de ma crainte que ce parcours ne soit pas digne de la confrérie.

Après ce beau bestiau nous nous sommes confronté au triste panneau « verboden toegang » où un truc du genre et on n’y est pas allé à cause de moi. Je suis sur que cette décision en aura surpris plus d’un mais le respect de l’ordre et des interdictions, c’est aussi une part de ma personnalité. En l’occurrence, j’en suis sincèrement désolé et en même temps pas tant que ça puisque ce panneau nous aura permis 2 expériences intéressantes. D’une part traverser un coin plein d’orties et de ronces et d’autre part de nous permettre de tomber sur un crane de gazelle ou en tout cas d’une bête à corne. Génial.

Peu après ce moment nous sommes montés sur une structure qui permet de voir le paysage (pas grand intérêt, les bois de l’Oranjezon et la mer…) et ensuite nous avons raté une petite boucle présente sur la trace. Manu n’a pas été dupe et l’a fait savoir, cela a donné lieu à certains commentaires… Beaucoup d’événements insignifiants sont sur interprétés en confrérie et ça fait aussi partie du truc et de ce qui m’intrigue.

Après tout ça, la découverte de houblon sauvage et un petit passage par la plage, nous avons atteint le point qui m’a donné l’idée de cette sortie. Une dune, hérissée de buissons très piquants, m’avait auparavant rappelé le maquis Corse et donné l’envie d’y retourner en bonne compagnie. On dirait que les confrères ont bien galéré dans le passage et pas apprécié tant que ça l’épisode. Ça m’a un peu étonné, ce moment me faisait penser au passage dans la dune des tiques au départ de la sortie Supplice Viking et pour moi c’est important de mettre un peu de piquant sur le parcours. Les tiques qu’on s’est encore chopés nous ont aussi rappelé des bons souvenirs. En me relisant je me dis que peut être que je suis aussi un peu sadique ?

Nous sommes ensuite repassés sur la plage avant de parcourir les allées du bois de Manteling entre Oostkapelle et Domburg. Lors de ma préparation j’avais croisé un gars qui courait tout nu au petit jour le long de cette plage. Il avait l’air bien lui aussi…

La trace forme ensuite une pointe pour relier la dune de Oranjezon au beau château fort en briques de Westhove et c’est presque arrivé à la pointe que nous nous sommes rendu compte que la balade tranquille allait peut-être poser un problème si on voulais chopper le bateau de 13h45 à Veere. Nous étions je crois en dessous de 6 kilomètres heures de moyenne à ce moment et ça nous faisait arriver aux alentours de 14h30 à Veere, un peu tard pour le pique nique. Nous avons alors décidés de courir le plus possible, de ne plus faire de bataille de bouse de vaches et de couper ce qui pouvait éventuellement l’être. A un kilomètre près on aurait d’ailleurs coupé le château de Westhove et ça aurait été bien dommage car il est quand même pas mal ce château et son jardin.

Donc nous avons tout d’un coup vachement augmenté la cadence. Nous avons couru dans le parc du château de Westhove, dans les rues de Westkapelle, à travers une grande pâture, dans un paysage bucolique de grande fermes toutes ripolinées, le long d’une haie de tournesols et dans les rues de Vrouwenpolder où Manu s’est plaint d’une trace au milieu des lotissements.

Après Vrouwenpolder, nous étions en train de jardiner quand une coureuse en fluo nous a indiqué le départ du chemin qui nous a conduit sur une digue le long de la Veerse Meer. Ben s’est calé sur son rythme un peu trop soutenu à mon goût et toute la confrérie leur a emboîté le pas. Il paraît qu’elle était exténuée au bout du chemin. Je l’étais aussi et on a continué notre chemin vers Veere.

En arrivant en vue de Veere j’ai décidé d’une coupe dans la trace pour gagner du temps. On a raté un premier bac à cordes et la grande église aménagée en hôpital par Napoléon. Ce qu’on a fait n’est pas mal du tout quand même . Il y a eu le tour d’un beau moulin à vent bâti sur un bastion des fortifications napoléoniennes, le tour d’une escarpe ornée de canons de l’époque, le bac à corde pour traverser le fossé et la drôle de galerie de Stenen Beer qui nous a étonné par sa propreté.

Cette galerie, éclairée par des meurtrières donnant sur le fossé, est vraiment un passage à ne pas rater si vous faites une promenade dans le joli village de Veere. Elle aurait été construite par des espagnols pendant l’occupation française.

Ensuite nous sommes passés sur un ponton du port de Veere avant d’entrer dans la ville. Nous étions plus préoccupés par des questions du genre horaires du bateau, trouver une fontaine ou une épicerie pour trouver de l’eau, acheter les billets pour la traversée de la Veerse Meer que par la découverte d’un mouton au fronton d’une façade qui nous aurait permis d’évoquer l’origine de la richesse de ce petit port : le trafic de laine avec l’Ecosse.

Finalement on a eu le temps de pique niquer sur l’herbe avant d’embarquer sur le ferry pour Kamperland. On s’est presque pressé pour rien, c’est balot.

La séquence bateau, une première en Confrérie, aura été à la hauteur de ce que j’imaginais. On a croisé sur l’eau de beaux vieux gréements typiques du coin, on s’est bien détendu au milieu de quelques hollandaises charmantes et le coup des confrères qui ont rempli leur gourde au robinet du bateau alors qu’un grand avertissement écrit en blanc sur fond rouge indiquait « Geen drinkwater » (« eau NON potable ») aura été le clou de la traversée.

Arrivés sur l’île de Beveland que nous avons rebaptisé l’île de Seb, plus de bateau à attraper et notre rythme s’est fortement ralenti. On peut même dire qu’on a beaucoup plus marché que couru sur cette dernière section. Ceux qui avaient peur d’attraper la chiasse avec la flotte du bateau nous ont quasiment forcés à boire une Leffe (poua) pour pouvoir remplir leur gourde aux toilettes d’un bar. Il y avait même un grand guide dans ce coup là et on l’a un peu chambré car il nous avait souvent engueulé pour notre imprévoyance au sujet de l’eau lors de précédentes excursions.

Après le bar sur la côte de la Veerse Meer on est passé dans le petit bois de Ruiterplaat, dans le marécage où nous avions bivouaqué la nuit précédente (je sais que j’exagère avec cette appellation marécage mais on ne se refait pas hein), on a traversé le sinistre condominium de chaumières de De Banjaard et on est arrivé sur l’Oosterscheldekering (barrage de l’Escaut Oriental). Si nous avions du suivre la trace nous aurions pu faire un aller retour jusqu’à la tour radar sur l’île suivante mais l’idée de se taper 10 kilomètres de bitume dans l’affaire ne nous a pas emballé et on a fait demi tour après que j’ai vaguement expliqué aux confrères à quoi servait ce bazar. Il n’y a que Vincent qui aurait bien aimé ajouter ces 10 bornes à la journée.

La fin était bien sympa avec un petit jogging sur la plage dans la belle lumière rasante automnale qui met tant en valeur nos beaux paysages du nord.

On a fini par le pot rituel de fin de journée sur la plage et entre les cagoles du coin, mon nouveau graal, le sable chaud et les 12 confrères on était vraiment vraiment bien.

Annexes

La vidéo de Vincent. Il appelle ça un traileur je crois. J’adore

L’article du jour sur le site de la Confrérie des horizons.

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