Difficile de démarrer la rédaction de ce petit compte rendu tellement la journée organisée par le club de Bully était réussie. Je vais essayer de faire des petits chapitres pour alléger votre lecture.
Le parcours du 55KM
Un parcours superbe, en boucle avec beaucoup de passages dans des bois et très peu de bitume. Nous grimpons et descendons des pentes très abruptes. La mousse qui remonte le long des tiges de petits arbustes crée un univers féerique, elle adoucit nos pas et roule dans les pentes très raides. Nous traversons de nombreuses propriétés privées et le parcours s’écarte souvent des chemins habituels pour couper droit dans les pentes. De temps en temps la vue est dégagées soit vers les terrils du bassin minier soit vers les plaines de l’Artois. J’adore ce type de paysage bucoliquo-industriel mais c’est le sentiment de crapahuter dans la nature qui l’emporte. Nous sommes souvent entraînés au fond de ravines soit très boueuses soit carrément aquatiques. Impossible d’éviter d’avoir de l’eau jusqu’à la cheville et ce passage rafraîchissant est un des plus mémorables du parcours. Les villages traversés sont très ruraux, nous passons près du petit dolmen du bien nommé Fresnicourt-le-Dolmen. Les poilus qui reposent à Lorette nous rappelle le sinistre usage de toutes ces déclivités il y a maintenant presque 100 ans.
Organisation.
Une organisation irréprochable avec de très nombreux signaleurs, des ravitos nombreux et bien achalandés du début à la fin (160 bénévoles d’après l’organisateur). Tous les organisateurs y allaient de leur petit mot d’encouragement et de leur sourire. Vraiment une bonne ambiance qui s’est prolongée lors de la pasta partie de l’après course.
Le seul petit truc que je pourrais proposer est de demander aux signaleurs d’indiquer aux coureur le nom de l’endroit dans lequel ils pénètrent. Je regrette d’avoir tourné dans la forêt d’Olhain sans le savoir ou d’avoir traversé les village de Petit et Grand Servin sans mettre un nom sur ces lieux traversés.
C’est la dernière fois que ce trail se courre sous cette forme, un 95/100km passant par Vimy (autre haut lieu de la culture poilue) est envisagé pour 2015. J’espère que je serais encore dans la course à ce moment là.
Rencontres.
J’ai eu le plaisir de serrer plein de mains lors de cette journée, en particulier celles des confrères de la Confrérie des Horizons venus en masse sur l’événement, C’est vraiment très agréable pour moi ce petit esprit communautaire du trail (ou de l’ultra trail), bien éloigné de celui des marathoniens plus égocentrés.
La première partie de la course s’est déroulée sans beaucoup de discussion, chacun cherche son rythme et on passe son temps à doubler et à se faire doubler un peu toujours par les même.
Lors de la deuxième partie de la course les vitesses se stabilisent et j’ai eu la chance de passer un bon moment en compagnie de René Gorecki (l’homme au chapeau Hamburger), un vieux briscard qui ne compte plus ses UTMB et ses SaintéLyon. Il m’a appris pas mal de truc comme un nouveau mot du vocabulaire des traileurs : « ça pique » qui, d’après ce que j’ai compris, indique une assez forte douleur dans les cuisses lors des montées après quelques dizaine de kilomètres dans les jambes. Ses secret de coureur d’ultra : bien s’alimenter et garder le oral en toute circonstance. Une bien bonne philosophie a laquelle nous avons trinqué à la Page 24 lors du dernier ravito de Lorette. J’ai aussi été très touché par ses derniers mots : « ne m’attend pas, vis ta course » qui m’ont donné des ailes lors des derniers kilomètres.
J’ai ensuite eu une bonne discussion avec 2 jeunes frères qui se sont demandé pourquoi cette course ne donnait droit qu’à un point UTMB alors qu’elle était si difficile.
Mes sensations.
J’ai failli ne pas m’aligner au départ à cause de tendinites aux talons d’achille. Mes tendons m’ont fait peur pendant les 10 premiers kilomètres mais il se sont heureusement fait complètement oublier après Bouvigny. Mes sensations étaient très bonne dès le début mais comme c’est mon premier ultra et un peu traumatisé par la fin du 45km du trail extrême Lillois je n’avais pas envie de me griller et j’ai quasiment systématiquement marché lorsqu’il y avait des montées. Je trouve que je suis quand même beaucoup trop essoufflé et et ma respiration est trop bruyante, je médite sur ma consommation de clop (je suis le chevalier finkeur a plus d’un paquet par jour) et sur la compatibilité entre la pratique de l’ultra et ma triste addiction au tabac.
A la mis course ma vitesse moyenne était de 7.7 km/h et une signaleuse m’a indiqué que j’étais le 104° à passer devant elle. Au 42° kilomètre (l’entrée dans l’ultra) j’ai eu une bouffée de plaisir car il me semblait bien que je n’étais pas trop attaqué et que les derniers kilomètres ne devraient pas poser de problème. j’ai d’ailleurs pu augmenter un peu la cadences lors des 3 derniers kilomètres tant je me sentais bien. Je finit avec la douce impression que mon 50 miles programmé en mai (avec le Marathon de Paris d’ici là) est à ma portée et je suis bien heureux d’en griller une dès l’arrivée.
Matos.
- Ma pire expérience provient de mon short Booster, une couture a craqué dans l’entre jambe et les frottement ont mis en sang l’intérieur de ma cuisse. Le short était plein de sang à l’arrivée sans que cela ne m’ait gêné pendant la course. Je ne rachèterais plus de short Booster même si j’en apprécie beaucoup la très forte compression des cuisses.
- Mes gants (GORE running wear essential) que j’avais déjà utilisé lors de la Grande Alliance et que j’ai failli ne pas prendre compte tenu de la météo relativement clémente ne m’ont pas empêché d’avoir très froid aux mains dans le long passage en plaine balayée par les vents entre Servin et Ablain. La marque GORE abuse de sa proximité avec la marge Goretex car je suis sur que ces gants ne contiennent aucune menbrane coupe vent et respirante à l’intéreur. Le froid pénètre tout seul et l’humidité des mains donne l’impression de ne pas s’évacuer du tout.
- Pas d’ampoules avec mes chaussettes Salomon S Lab. elles sont cuites mais à part leur très faible durée de vie elle sont vraiment bien.
- Je pensais que ce serait la dernière sortie pour les chaussure Salomon mais vu que j’ai guéri ma tendinites avec elles je vais peut-être les conserver pour le 50 miles de mai.
- Pas de soucis avec le sac à dos Salomon Skin Pro 10+3 ni avec l’organisation des poches que j’avais envisagé avant le départ.
- Téléphone. J’ai perdu mon téléphone lors du retrait des dossards. Je n’ai donc ni pu enregistrer en live dans Endomondo pour les collègues ni prendre quelques photos pour illustrer cet article. Je remercie au passage très vivement le traileur qui a caché mon téléphone dans un prospectus sous mon balai d’essuie glace. C’était une très bonne idée et ce fut une très bonne surprise aussi que de le retrouver là.
Alimentation.
J’ai surtout consommé du pain d’épice stocké dans une des poches de bretelle du sac à dos à chaque ravito. Pas l’impression d’entrer en hypoglycémie. Beaucoup de problème de digestion avec un des type de barre que j’avais emporté. Gel GU roctane à la bananne infect, à ne surtout pas réessayer. Gel GU espresso love au café : ça je retiens, c’est mon arme secrète pour les 5 derniers kilomètres, un vrai coup de fouet.
Résultat.
Alors que j’avais l’objectif bien présomptueux de finir en moins de 7 heures j’ai finalement mis 7h44 pour parcourir les 57 kilomètres de l’épreuve et mon Keymaze m’a donné 1398 mètres de dénivelé positif. 101° sur 169 arrivant c’est tout à fait honorable de mon point de vue.