Bon voilà, après avoir eu assez peur en juillet et passé un après midi aux urgences avec un pronostic d’angor d’effort à la sortie, je viens de faire un test d’effort chez un cardiologue et il m’a assuré que je n’avais pas de problème coronarien.
Avant de me rassurer définitivement il m’a fait faire un test d’effort sur un vélo d’appartement, torse nu avec plein d’électrodes partout, et j’ai donc obtenu un certificat médical signé par un cardiologue qui m’autorise la course à pied en compétition. Je suis hyper content.
Depuis Juillet j’ai pas mal couru mais surtout, j’ai arrêté de fumer. C’est loin d’être la première fois que j’arrête de fumer mais c’est la première fois qu’après avoir arrêté j’en tire un avantage au niveau sportif.
Quand je fumais, j’avais de gros problèmes de souffle, surtout dans les montées. C’était vraiment mon facteur limitant. Après à peine plus d’un mois sans cigarette, j’ai déjà de nouvelles sensations. J’ai l’impression que mes limites de souffle ont changées. Comme si je n’étais plus le même homme.
J’ai même réussi a avoir quelques courbatures après une bonne séance d’entrainement. Cela ne m’étais pas arrivé depuis plusieurs mois. Je crois que ceux qui comme moi fument 2 paquets de cigarettes par jour le payent même si c’est difficile à reconnaitre. Les limites du souffle empêchent de taper dedans et donc d’avoir des courbatures.
Cette apparition de courbatures est très bizarrement hyper motivante pour moi. Elle est la preuve que c’est utile d’avoir arrêté de fumer. Je peut progresser de nouveau. Ça me donne envie de m’inscrire a un marathon juste pour voir si j’arrive a améliorer mon meilleur temps. Stupide et ridicule me direz vous. Mais en tout cas c’est ça qui aujourd’hui me prévient de reprendre la cigarette.
Quand on arrête de fumer sans patch, sans nicorette et sans e-cigarette on est comme Ulysse passant près de l’ile des sirènes alors que ses compagnons ont des bouchons de cire dans les oreilles et que lui est attaché au mat de la galère sans bouchons pour profiter du fameux chant des sirènes. La différence entre moi et Ulysse est que rien de physique ne m’empêche de céder à la tentation. Moi je dois résister au chant des sirènes du tabac mais sans l’aide des bouchons dans les oreilles ni les liens qui accrochent au mat. La dure épreuve d’arrêter de fumer se transforme en victoire de ma volonté contre la déchéance nicotinienne. J’adore. En fait c’est même une partie du problème.
C’est idiot, mais le fait de tirer du plaisir dans bataille du sevrage tabagique fait qu’habituellement je reprends la cigarette après quelques mois. Comme si dans le tabac ce qui me plait le plus c’est d’arrêter (et aussi la première cigarette après un long arrêt, celle de la capitulation, la délicieuse sensation de rendre à son corps sa nicotine tant attendue).
Cela dit, aujourd’hui il se pourrait que mon interruption dure un peu plus longtemps que les précédentes. Cette sensation de debridage sportif donne une nouvelle dimension à mon abstinence et il se pourrait que ça la rende plus durable. On verra.
Il y a du coup une découverte qui m’embarrasse, je suis peut être devenu sportif. Lorsque je courrais le marathon, je revendiquais de ne pas être sportif. Je ne courrais que pour le plaisir, quand je pouvais et les marathons n’étaient là que pour avoir le plaisir de courir un peu plus longtemps, même si je me suis battu pour essayer à chaque fois d’améliorer mon temps.
Le sportif est un gars qui cherche à améliorer ses performances. Un qui investit beaucoup de temps et de temps de cerveau dans l’affaire.
Peut-on être sportif sans être passionné ? Sans ne plus penser qu’à ça ? Malheureusement comme souvent, poser la question c’est déjà y répondre. Pour l’instant, je m’adonne à fond et on verra bien où cela m’emportera.
Permaliens
Un bien bel article, perso comme il faut et très agréable à lire (sauf pour l’orthographe… tu devrais te payer les services d’une correctrice, par exemple moi !)
Bises,
Sarah