Il fait nuit, on est en Suisse lors de la deuxième nuit de l’UTMB. Il fait très noir, j’atteins un tout petit chalet en bois, très confortable, ça ne m’étonne pas car on est en Suisse. Je pense aux montagnes japonaises où j’avais déjà découvert ce genre d’endroit. Je suis en forme, je vais bien mais j’applique ma nouvelle règle de conduite : dormir 10 minutes toutes les 3 heures quand c’est possible. Je retire mon sac à dos et mes chaussures et je me couche pour une micro sieste bienvenue quand même.
Je me réveille, je me demande combien de temps j’ai dormi. J’espère que je ne suis pas hors temps pour finir l’UTMB. Je vois que c’est encore nuit noire, je dois donc être encore dans les temps. Tout va bien. Je tâtonne dans le noir pour retrouver mon sac mais je ne le trouve pas. Je trouve des bouquins et c’est normal, il y en a souvent dans les refuges, abandonnés par des randonneurs précédents.
Panique, où est passé mon sac ? Est-ce que quelqu’un me l’aurait volé pendant mon sommeil ? Serait-il tombé au bas du lit ? Comment finir l’UTMB sans sac ? J’ai des sueurs froides.
Tout d’un coup je me réveille, je suis sur les genoux, à quatre pattes dans mon lit en train de tâtonner de tous les cotés à la recherche du sac perdu. En fait j’ai fini l’UTMB 4 jours auparavant et je suis maintenant chez moi, à Roubaix à des centaines de kilomètres de Chamonix. Je suis en train de récupérer mais ça prend du temps.
Notes sur ce cauchemar
- 2 nuits avant le départ de l’UTMB j’ai fait un autre cauchemar marrant. Dans mon rêve j’avais fini l’UTMB, j’avais la veste finisher dans mon armoire mais je ne me souvenais de rien. Je me disait que c’est vraiment nul de se souvenir de rien et c’est en essayant de me souvenir au moins du début de la course que je me suis rendu compte que le départ n’en avait pas encore été donné.
- Je ne sais pas si les rêves avant et après la course intéressent le professeur lillois Rémy Hurdiel qui même une étude sur le sommeil en ultra et qui m’a convaincu que ce n’était pas malin du tout de chercher à avoir des hallucinations.
- Ce prof m’a expliqué au départ de l’UTMB que les hallucinations c’étaient des rêves. Normalement quand on s’endort on ne commence pas par les rêves mais quand le cerveau est épuisé il nous emmène directement dans cette phase du sommeil. Pour lui les hallucinations c’est donc juste un signe d’épuisement. Ça m’embête car je cours aussi pour avoir des hallucinations. Pour l’UTMB j’ai choisi d’assurer et donc de dormir pour privilégier mon objectif de réussite. Je veux finir l’UTMB car cette expérience me servira pour The Spine. The Spine sans dormir il n’en est pas question donc ok pour un UTMB entrecoupé de siestes.
- Donc pas trop d’hallucinations sur l’UTMB mais des bons cauchemars dans la semaine qui suit c’est toujours ça de pris.
- Ce cauchemar m’a quasiment amené à être somnambule. Que serait-il arrivé si j’avais mis la main sur mon sac à dos ? Je serais parti dans la rue ?
- C’est le plus gros cauchemar que j’ai fait dans la semaine qui a suivi l’UTMB mais toutes les nuits auront été compliquées (énorme sudations avec 2 litres de perdus, petits cauchemars chaque nuit…).
- C’est mon deuxième article sur mes rêves et cauchemars. Le premier c’était rêve ultra.