Une course vraiment sympa, qui gagnerait à être plus connue avec une ambiance très familiale, un cadre agréable et une équipe d’organisation parfaite. C’était ma première participation à une course horaire.
Le concept de cette course est de courir le maximum de kilomètres durant les 6 heures de l’épreuve. On coure (certains marchent) sur une boucle d’environ 1.6 kilomètres dans un parc urbain. Contrairement à ce que l’on pourrait croire ce système n’est pas chiant du tout. On s’arrête au ravito quand on veux et on n’est jamais vraiment tout seul sur la piste. Par contre les rencontres sur le bitume ne sont pas si fréquentes que ça car chacun coure à sa vitesse (surtout au début) et on se fait soit doubler soit on double les autres.
J’ai quand même eu l’occasion de parler avec un gars qui s’est fixé comme objectif de participer à toutes les courses du challenge inter entreprise organisé par l’association des coureur de la SNCF de la région. Ce qui le motive c’est de finir le plus haut possible dans le classement final.
J’ai aussi rencontré un autre, habitué des courses longues, qui préparait les 100km de Steenwerk qui auront lieux dans 3 semaines. Il m’a appris que le concept d’abandon n’existait pas dans les courses horaires alors que j’étais en train de fumer une clop sur un banc et que lui prenait le temps de manger un bon sandwich merguez avant de reprendre la route. Vraiment une situation surréaliste par rapport à celle du marathon de la semaine précédente.
Ma course.
Javais énormément hésité à m’inscrire sur cette épreuve. Des collègues me répétaient sans cesse « il faut s’arrêter au moins une semaine après un marathon » et j’avais encore des mollet très durs voir douloureux le matin de l’épreuve.
Finalement l’idée de gâcher ce dimanche (me femme et mes enfant s sont en voyage) et de m’arrêter à quelques broutilles comme l’impression qu’il ne faut pas le faire ou que ce n’est pas raisonnable ont eu raison de mes réticences et je ne le regrette pas.
La première heure s’est assez bien passée, un peu en dessous de 5’30 » au kilomètre avec un cardio qui a malheureusement dépassé les 150 (mon objectif) pour s’établir aux alentours de 155 (contre 160 au Marathon de Paris). Pas de problème de foulée, de douleurs dans les pieds ni rien. L’objectif de 60 kilomètres me semble facile à atteindre.
La deuxième m’a déjà semblé beaucoup plus longue avec quelques doutes sur ma capacité à tenir encore 5 heures à ce rythme.Ma vitesse a déjà commencé à ralentir. Je suis désolé de voir qu’après 2 heures de courses je n’ai que moins de 2 kilomètres d’avance par rapport à l’objectif de 60km en 6 heures.
La troisième heure se passe bien mais à la fin j’ai beaucoup de mal à tenir une vitesse supérieure à 6 minutes par kilomètre. Au 28° kilomètre je commence à marcher et mon moral s’effondre. Je n’essaie même pas de repartir et j’abandonne assez lamentablement.
Je me rassure en me disant que c’est raisonnable et que s’il n’y avait pas eu ce marathon une semaine avant j’aurais pu faire beaucoup mieux.
Bilan de cette course.
Les bonnes nouvelles :
- Mon pied ne me fait plus mal (ni au talon, ni même ma micro déchirure sur l’extérieur du pied droit).
- J’aime vraiment les courses longues. L’ultra c’est mon truc.
- Pas de problèmes dans les talon d’achille.
- Quelques heures après j’ai l’impression que l’adage « il faut guérir le mal par le mal » s’applique vraiment aux coureur d’ultra. Au lieu d’être désolé d’avoir abandonné je suis hyper content que mes mollets durs et mes douleurs dans le pied droit, séquelles du marathons, soient complètement oubliés. J’ai la sensation que mes jambes sont redevenues relativement souples et que le marathon n’est plus que de l’histoire ancienne.
- Les 50 miles programmés au mois de Mai restent envisageables. J’avais peur de me blesser lors du marathon de Paris où lors de cette course horaire et je crois que je suis passé au travers.
Les moins bonnes.
- Une sacré douleur à l’arrière de la cuisse droite. Sans doute une déchirure. J’espère que cette douleur va s’estomper. Quand elle est apparue j’étais content car ça voulait dire que ce n’était plus mon pied droit mon point faible.
- Je n’ai pas un moral d’acier. Je me suis arrêté dès les premières difficultés. C’est compensé par l’idée que je reste raisonnable même dans les pires situations.
Matos.
- Chaussures. Jusqu’au dernier moment j’avais mes Skechers GOrun aux pieds mais je les ai finalement délaissées en choisissant des New Balance 870 après avoir vu que les autres coureur étaient tous chaussés de chaussures classiques et en ayant peur que ma foulées du marathon de Paris (appui fort sur le talon gauche) me fasse regretter des chaussures vraiment pas faite pour se réceptionner sur le talon. C’est quand même la mort dans l’âme que j’abandonne l’idée de profiter de cette course pour accélérer ma conversion au minimalisme.
- Hydratation. C’était une de mes nombreuses motivations du jour, tester ma hyper toute nouvelle gourde à main Ultraspire Isomeric Magnon et le test est tout à fait concluant. C’est super de pouvoir éviter de s’arrêter pour boire sur ce genre de course.
Post scriptum.
La photo vraiment minable qui illustre cet article est malheureusement la seule que j’ai prise aujourd’hui. Il s’agit de l’une des tables que les nombreux compétiteurs belges avaient installé sur le bord du parcours avec leurs petits ravito perso.
Pendant la course j’avais imaginé prendre en photo la superbe sculpture contemporaine qui ornait le parc pour illustrer ce compte rendu. Il s’agissait de pierre calcaires friables (type pierre de Lezenne) prises dans un fort grillage genre « gabionnes » (je ne connaît ce mot qu’en italien) de plusieurs mètres de haut et qui figuraient les 5 doigts de la main d’un hyper géant qui aurait été enseveli dans le sous sol du parc. Dommage que j’ai complètement oublié cette idée lors de mon départ.