Après 2 tentatives avortées à Grammont, voici que j’ai profité d’un week-end de 3 jours pour réussir ce projet débile.
Comme la dernière fois avec Manu je suis parti de chez mon ami Bernard mais cette fois ci le matin, après une bonne nuit de sommeil dans un bon lit. Je suis parti sans tente, en mode Spine, avec un matelas en mousse, mon sac de couchage et mon bivy bag. J’ai parcouru, sans courir beaucoup 45 kilomètres les 2 premiers jours et 30 kilomètres le dernier. J’aurais bien aimé que ce soit un projet à refaire avec mes copains de la confrérie mais il y a trop de bitume sur cette trace pour que je la leur propose et que je vous la conseille.
J’aime bien les petits arrêts dans quelques bistrots sur la route mais cette fois ci je n’ai trop rien à raconter sauf un bref arrêt dans un café flamand en face de celui qui nous avait tant marqué par son aspect lovecraftien lors de ma tentative avec Manu. Dans ce café un des clients m’a proposé de me servir dans le « petit manger » qui se trouvait sur une table du bar. Il s’agissait de pain et de poisson mariné. Je m’en suis fait un bon sandwich, bienvenu car je n’avais rien à manger avec moi et je suis reparti.
Pour dormir je n’avais délibérément pas pris ma tente et je n’avais pas trop envie de dormir au milieu des bois à cause de toutes les petites bêtes qui vivent au milieu des feuilles. J’ai trouvé mon bonheur dans un champ de blé, sur des petites parties non semées. C’est pratique parce qu’en cette saison le blé mesure environ 50 centimètres de haut et on y est bien planqué une fois qu’on est allongé. Un truc « bien » aussi est que ces cultures sont complètement aseptisées et aucune bestiole ne s’y balade. Le seul problème est que la terre nue y est très dure et mon matelas Thermarest en mousse ne m’épargnait aucune aspérité. J’y ai quand même bien dormi en changeant très souvent de position. Le premier petit matin c’était magique, la température avait pas mal chuté et il y avait énormément de rosée. Tout mon bivouac était trempé mais la brume de beau temps qui flottait sur la plaine, illuminée par les premiers rayons du soleil a rendu ce moment particulièrement magique. Les oiseaux se réveillaient dans la forêt voisine. La grâce était dans la nature. Je me suis rendormi sans faire de photos et c’est sans regret car la photo n’aurait pas pu traduire toute la beauté du spectacle.
J’ai absolument adoré ces nuits à la belle étoile. Le feeling de connexion avec la nature est décuplé par rapport à une nuit sous la tente. Le fait de mal dormir permet d’en profiter encore plus.
Cerise sur le gâteau j’ai fait un cauchemar inouï. J’ai rêvé qu’un hélicoptère sulfatait le champs en rase motte. J’étais debout et il m’a évité à la dernière minute. J’ai quand même suffoqué dans le nuage de pesticides. J’ai pensé à Cary Grant qui se fait poursuivre par un avion méchant dans la mort aux trousses. Quand je me suis réveillé en sueur je me suis rassuré en me disant que quand le blé est aussi développé on ne devait plus le traiter et je me suis rendormi.
La trace :
Matos
- J’ai utilisé des Brooks Pure Grit et j’ai bien regretté. La languette mal foutue m’a bien blessé les pieds.
Permaliens
Bonjour,
Je suis intéressé par la trace pour la faire en vélo.
Merci d’avance et merci pour les récits!