Le projet Y est une balade qui part de Lille et qui suit plus ou moins le tracé du Mongy. On va donc vers Roubaix, puis on passe par Tourcoing avant de venir finir sur le parking de la citadelle de Lille. Cette sortie fait partie de l’An I de la confrérie et Domi nous l’a proposé en séance de rattrapage.
Sur le papier 46 kilomètres de bitume ça allait être bien chiant et bien nul, et aucune surprise à attendre tant les lieux nous sont connus. En fait la sortie a été vraiment très réussie. De la grande confrérie de mon point de vue.
- D’abord la compagnie était très bonne. Nous nous sommes retrouvés à 4 sur la grand place de Lille, outre le palefrenier Domi, il y avait JiDé que l’on ne présente plus et Seb Foufou qui aura été fidèle à son surnom en courant toujours devant. On peut dire qu’on n’a pas arrêté de courir de la nuit, tranquillement, dans un rythme me convenant parfaitement.
- Ensuite, les conditions météorologiques étaient féeriques. Un froid sec ornait de gelée blanche les pelouses, des petites brumes enjolivaient la ville, les étoiles se reflétaient dans le miroir des canaux.
- Parmi les bonnes surprises de la nuit il y aura eu le chaleureux accueil de la faune noctambule lilloise au début de la ballade. Avec mon chapeau j’ai eu le droit à une boutade sur le carnaval de Dunkerque en sortant de la garde de Lille : » travelo, c’est pas le carnaval de Dunkerque », peut après le départ on a été comblé par « Ouech la troupe » et au petit matin, rue Royale ça a été « Hey les scouts ça va » par une fille un peu éméchée. Ce qui me surprend le plus ici c’est la vivacité d’esprit des passants, je suis émerveillé par les capacité cognitives des êtres humains et aussi par l’impression que ce que nous faisions, quoique bizarre, soit en fait bien compris et compréhensible.
- Le premier des 2 ravitos sauvages aura été un café chez moi accompagné des reliefs du dîner du soir. J’étais très content que ma maison soit ainsi devenue un des lieux parcouru par la confrérie. C’est une transmutation quintessentielle comme celles réalisées par Joseph Beuys car la confrérie c’est de l’art pour moi. Merci Manu en passant pour cette vidéo.
- Au chapitre des ravitos, voici le ravito sauvage organisé par JiDé. Une bière et du saucisson à l’ail au bord du canal à Wasquehal (de l’art je vous dit). Il fait très froid, on ne traîne pas. En ce qui me concerne le à l’ail est très mal passé et j’ai bu ma bière dans un gobelet en plastique bleu très particulier, celui du trail du Mont Saint Aubert un endroit que j’adore.
- Un moment très malheureux aura été l’appareil photo perdu par Jérôme lors d’une pose technique. Il a essayé en vain de le retrouver après la sortie. Dommage aussi pour les photos qui étaient dedans
- Le retour vers Lille est assez roboratif avec une interminable piste cyclable. Heureusement l’endroit est infiniment plus calme la nuit que le jour, l’air est pur, pas de circulation automobile. La ville la nuit ça a son charme.
- La fin est sympa avec le coté lambersartois de la citadelle, ses fossés bucoliques, l’évocation avec Domi du trail extrême Lillois, mon premier trail qui passait justement par là.
Bon en fait le truc a été transmuté par la nuit. Courir la nuit c’est courir en dehors du champ social, c’est beaucoup plus vagabonder que quand il fait jour, c’est partager une expérience que l’on sait unique, c’est voir les choses sous un autre angle, c’est du post Guy Debord, du sublime.