Le rendez vous de départ de cette sortie OFF montée par la Confrérie des Horizons et la CCCie était le parking du ferry à Douvres. Après quelques cafouillage pour organiser le stationnement des voitures, la troupe de 32 joyeux drilles s’est ébranlée à l’assaut des falaises ouest de Douvres. Après de nouveaux cafouillages sur une rampe d’accès au port (j’apprends qu’on appelle ça du jardinage en jargon traileur) on longe une digue dans du sable instable et désagréable qui a tendance à envahir les grolles avant d’attaquer l’ascension de la falaise. Le rythme est très lent, la météo clémente avec un vent assez violent.
Nous longeons le bord pas très rassurant de la falaise entre le précipice et une clôture barbelée, heureusement que le vent est du sud et nous permet d’arriver à 33, rejoint par Christophe, un bruxellois qui prépare l’UTMB sur un parcours de 600m dans le parc Duden. Il est remarquable que notre expédition n’ai pas eu à regretter de perte durant cette section très périlleuse.
En suivant le sentier vers Folkestone, nous somme descendu en bas (avant de remonter en haut) de la falaise grâce à un escalier très escarpé, le paysage est superbe, nous traversons un petit bois très bucolique avec le sol couvert de belles touffe épaisse d’une fougère à large feuilles non découpées. PhilDeFer propose un nom latin pour cette fougère mais je n’ai pas pris de note et ma mémoire défaille sur ce point.
La progression est ponctuée du cris « Ah c’quon est bien » lancé de temps en temps par le Frère Tuck.
Avant d’arriver à Folkestone nous bifurquons vers l’intérieur des terres, toujours à un rythme très peu soutenu ; en fait, on appelle ça de la rando-course.
La campagne du Kent est sublime avec de très vieilles églises, des cimetières peuplés de tombes moussues tout de guingois, des séchoirs à houblon over scenic, de sinistres plaines battues par les vents, des petits bosquets trop vite traversés, d’innombrables clôtures à enjamber grâce à des passages aménagés, des panneaux « Public Footpath » dans tous les champs et qui ont impressionné quasiment tout le monde. La campagne anglaise est mieux aménagée que la notre de ce point de vue. C’est le paradis des traileurs.
La pose déjeuner se fait en marchant dans un chemin creux, je n’ai pas l’occasion de sortir mon saucisson et juste le temps d’en finquer une avant de repartir.
Un petite cérémonie (la confrérie tient à ses rituels) marque le passage du 2000° kilomètre en confrérie de Jérôme. C’est sobre et bon enfant, une vieille chaussure de running sert de trophée pour l’occasion.
Le temps se gâte, la neige annoncée fait son apparition, il s’agit plutôt de grésil que l’on se prend dans la gueule avec un vent violent. J’ai hyper mal aux mains mais j’arrive à les réchauffer.
Olivier annonce que la balade prévue de 65km sera abrégée à 45km. On en est environ au 30° et c’est vrai que tout le monde se demandait si on aurait le temps de finir avant le départ du bateau à 8h25. L’annonce est très sobre, Olivier s’excuse de devoir la faire et explique que c’est une décision collégiale même si ça n’en a pas l’air. Je suis un peu déçu mais je crois que c’est vraiment raisonnable. Au lieu de ralentir le rythme (le temps ne presse plus) l’annonce a plutôt tendance à galvaniser les troupes. Peut-être que tout le monde rêve d’un bon feu et d’un bon grog, bien chauds tous les 2 ?
Dans un cimetière, sur les hauteurs de Douvres, je découvre une nouvelle cérémonie : « l’entrée dans l’Ultra ». Il s’agit juste de signaler qu’on a dépassé les 42km du Marathon et que donc, ce que l’on est en train de courir, ça s’appelle un ultra.
On finit par une petite station devant les grilles du beau château de Douvres avant d’atteindre le parking par un étroit passage entre des murs de jardin. C’est déjà la nuit, tout le monde à les mains gelées et le retour dans les habits civil est assez laborieux. Je n’arrive à rien, même pas à tourner la clef de contact de ma voiture, je reste en froc et pompe de traileur avant de reprendre le bateau.
Sur le bateau c’est bombance, la bière coule à flot, le Colonel est remercié pour la qualité de son parcours et Jérôme reçoit la deuxième partie de son trophée pour ses 2000 kilomètres avec la confrérie : un superbe diorama avec la seconde grolle peinte en noir au milieu d’un fatras de fil de fer barbelés et de ronces desséchées. La convivialité est à son paroxysme, j’adore.
J’espère vraiment avoir bientôt l’occasion de renouveler l’expérience avec la confrérie…
Note :
- D’après mon Keymaze – 46.08km – 7h43 de rando-course – 1.109m de dénivelé positif.
- Plein de galeries de photo à retrouver sur le site de la confrérie.
Permaliens
Merci pour ce compte rendu Yann, ca nous fait un beau souvenir de plus !
Pour info, si nous avons laissé la tâche ingrate à Olivier d’annoncer la proposition d’abréger le parcours au 45ème km, il s’agissait par contre bien d’une proposition qu’on avait discuté ensemble peu de temps avant, avec l’accord du Colonel Nono, par respect pour son travail de traceur.
On savait que la décision ferait des déçus mais nous étions trop nombreux pour assurer un rythme plus rapide que celui que nous avions tout en restant tous ensemble.
C’est la « règle du jeu » d’un off: partir ensemble et terminer ensemble tant que faire se peut.
Olivier et les Guides de la Confrérie ont une grande expérience pour veiller à la bonne cohésion d’un groupe et ils ont sentis que cela devenait dur pour certains d’entre nous de rattraper le temps perdu.
Je me trompe peut-être mais je reste persuadé qu’à l’arrivée nous étions une grande majorité à être content de s’arrêter là.
Cela nous a permis un retour super sympa sur le ferry.
Maintenant, il ne nous reste plus qu’à y retourner dans des conditions plus clémentes pour terminer le boulot !
😉
A+
Permaliens
Mon CR n’est peut-être pas très clair sur ce point mais je suis entièrement d’accord avec toi. Je crois que de toute façon, j’aurais probablement du écourter la sortie s’il avait fallu ajouter 20 km dans la nuit glaciale.
Permaliens
Oh et puis je viens de vois que tu avais le trail des Poilus sur ta run-list !
INSCRIS TOI BON SANG !!!! C’est carrément Confréresque 🙂
On sera bon nombre de la troupe à en être comme tous les ans !!!
Envois ton bulletin les yeux fermés !
A très bientôt camarade !
Oliv
Permaliens
Mon inscription a été postée cet AM. J’ai choisi le pseudo WATERMITE. J’ai aussi opté pour le ravito spécial.
Ravi de vous y revoir
Yann
Permaliens
Merci Yann pour ce CR qui nous permet de revivre cette journée qui restera longtemps gravée dans les mémoires.
Sage décision d’avoir écourté la sortie. Nous aurions été pris par le temps, le rythme aurait encore diminué sur la dernière boucle sans compter les éventuels aléas, sur le retour dans la nuit.
L’avantage « d’être restés sur notre faim » sera l’obligation d’y retourner pour, enfin, finir ce beau périple.
Au plaisir de se re-croiser sur les chemins…
Permaliens
Pour le nom de la fougère : Scolopendre ou Asplenium scolopendrium !!!! So easy !!!!
Permaliens
Merci pour le Scolopendre. Ca ressemble au nom d’un mille patte non ?
Permaliens
Yann , merci pour ton CR , ce fut une belle journée , pas très ensoleillée mais belle !!!
Au plaisir de te recroiser dans les chemins , et si tu as de questions au niveau de la faune ou flore : Phil de Fer est incollable autant que frère Tuck au niveau des beuvrages houbloneux !!!
Permaliens
Merci yann,
et bienvenue dans ce monde de dingos !!
Permaliens
Effectivement, à lire tes commentaires, à regarder les photos, on comprend aisément le plaisir que vous prenez et la convivialité qui nous anime. Et l’envie d’explorer ces chemins so british et si près de chez nous… Et au fait, être ultra, c’est vraiment dépasser le cap du marathon en trail? Ou y’a pas de règle précise? Auquel cas, il faudra réviser les critères d’entrée dans notre groupe naissant (La Guilde des Paladins des Weppes…)