Il pleut, il est minuit, nous avons prévu de bivouaquer vers le vingtième kilomètres, on y est, on se demande comment va se passer le bivouac sous la pluie, on est trempé, moral moyen, un gars fume une clop à la terrasse d’un café, le dieu des traileur bivouaqueur est avec nous, le café semble fermé, le gars nous demande ce qu’on fait là, au milieu de la nuit sous la pluie battante, on lui explique qu’on vient de faire 20 kilomètres et qu’on en a encore 55 à faire, le gars nous dit qu’il a fait 5 fois le 100 kilomètres d’Oxfam à Hong Kong, il sait ce qu’on est en train de faire, on entre, personne au bar mais dans un coin, une tablée bien éméchée, on nous dit que c’est fermé, on explique qu’on a été invité à entrer par un gars dehors, le patron, le frère du gars de dehors, a eu peur que l’on ne soit des gars échappés de l’asile psychiatrique voisin, il a des bonnes bières, Paix Dieu au fut et Gouyasse en bouteille, première tournée, on étend nos affaires trempées dans le café, on se réchauffe un petit peu, deuxième tournée, le gars de dehors revient, il nous parle de ses 100 kilomètres, des frottements sous les bras, de vaseline sur les parties génitales, de son penchant pour la clope, qu’il est banquier, de la plus-value qu’il a fait en revendant son appartement à Hong Kong, de son temps sur la course, 20h, dans les 10% les plus rapides, juste derrière les teams Salomon et North Face, de ses entraînements avec 40 litres d’eau sur le dos, on lui demande s’il connaît un coin où on pourrait bivouaquer, il nous dit qu’on peut s’installer dans son jardin, son frère est d’accord, il nous dit qu’on peut planter nos tentes dans le jardin, on explique qu’on n’a pas de tente, ils sont très surpris, le gars de retour de Hong Kong nous propose de dormir par terre dans le café, qu’on ne risque pas trop d’y être sodomisés, son frère, le patron du bar est un peu inquiet, il a peur que l’on s’attaque au « frigo », celui de Hong Kong, nous présente son ex maîtresse, c’est Isabelle, elle est très mignonne dans sa petite robe d’été, un plaisir pour les yeux, il dit que des gens l’ont hébergé lors de son entraînement à Hong Kong, il nous parle de karma, qu’il est content de pouvoir aider en retour, Isabelle pense qu’il a assez bu, on est d’accord, elle l’emmène au lit, troisième tournée, le patron nous parle de son restaurant, il nous prie d’y venir, que des produits bio, frais et locaux, de la viande Blanc Bleu délicieuse, on s’installe par terre, on a prévu de repartir tôt, bien content de ne pas dormir dehors, on est content d’être ensemble, le projet avait été monté quelques heures avant le départ, Lolo et Domi avaient pu se libérer, la vie est belle.
La merveilleuse vidéo de Lolo qui permet d’y être un peu.