Après une semaine d’entraînement bien chargée j’avais planifié une sortie longue de plus de 42 km ce dimanche matin pour essayer d’atteindre 100km d’entraînement en une semaine et dépasser les 300 km sur un mois.
Les conditions étaient très mauvaises, couché à 2/3 heures du mat la veille après avoir bu quelques bières et même fumé quelques clops. Je n’ai pas mis le réveil et ai très très mal dormi jusqu’à mon réveil à 7h.
Un café, le camelbak chargé d’eau et de 2 pastilles de sels électrolytes GU, 3 barres, un gel, une frontale pour être vu et c’est parti.
Les trottoirs et les bords du canal sont plein de neige fondue avec parfois des plaques de verglas en dessous. Après m’être complètement trempé les pieds, je décide de quitter les bords du canal et de passer par les petites routes.
Ça commence mal car le canal entre Roubaix et Leers Nord n’est pas longé par des petites routes mais par des voies rapides réservées aux voitures et interdites au piétons. Vu l’heure matinale je fais quelques km sur cette route et décide d’essayer de l’éviter au retour.
Devant un panneau indiquant la direction de Néchin je pense au Mulliez et à Gérard Depardieu qui doivent être bien au chaud dans leur lit, tout près d’ici…
Une fois en Belgique la route défile tranquillement dans le petit matin jusqu’à ce que j’ai à faire environ 1 km sur la nationale des boites de nuit (celle qui relie Tournai à Courtrai). Encore une horreur avec du stress et de la circulation.
Ensuite traversée de Warcoing, passage par Herinnes (tout petit village avec 4 bistrots tous ouverts et remplis de vieux assis et buvant leur pinte du matin – surréaliste – je résiste à la tentation). Après Herinnes demi tour au bout de 20kmsur un plateau enneigé et balayé par un vent très froid (j’avais en tête un poème avec « Et quand la bise fut venue… ») et très humide. Ma veste est trempée, mes mains sont gelées, j’arrive à peine à ouvrir les sachet de mes barres énergétiques, le retour se fait le vent dans le nez.
Au retour j’évite la route des boites en passant par Espierre (Spiere-Helkijn) dans le pays flamand et la retraverse ensuite de l’autre coté du canal en passant par une zone industrielle sinistre dans le vent, le froid et la neige.
Ensuite j’ai un peu de mal à naviguer. J’essaie de longer le canal que l’on repère bien grâce aux grand arbres qui le bordent mais j’ai souvent l’impression de m’en éloigner.
Je ne croise strictement aucun vélo sur ces routes habituellement pleines de cyclistes le dimanche matin.
Traversée d’Evregnies et d’Estaimpuis avec toujours cette crainte de trop m’éloigner du canal.
Passage un peu compliqué à l’arrivée en France à Wattrelos. Pas de signalisation de la frontière.
Je suis gelé, j’en ai marre, j’ai peur d’être parti pour une sortie de 50km, j’ai des invités qui arrivent pour midi et je me demande à quelle heure je vais arriver. Je pense à téléphoner à ma femme pour qu’elle vienne me chercher et abréger ce calvaire.
Vu le désespoir, je m’accorde mon seul gel, un GU à la caféine. Apparemment assez efficace pour une fin de Marathon. Je finis à plus de 6 minutes par kilomètre, c’est pitoyable mais je suis très content quand même à la fin.