[CR] L’insensée confrérie

J’ai bien failli ne pas venir à cette confrérie, j’avais programmé une belle semaine de découverte du coté de Dijon avec ma mère. Mais certaines circonstance professionnelles, l’arbitraire et le lien de subordination qui caractérise le contrat de travail m’ont obligé, la mort dans l’âme, à annuler ces vacances. Heureusement il reste une vérité sur cette terre, c’est qu’à quelque chose malheur est bon. Et donc ce beau dimanche de confrérie je n’étais pas à Dijon mais je me suis retrouvé à arpenter sans cesse de longs chemins caillouteux, heureusement en bonne compagnie, et je ne dit pas ça pour offenser ma mère que j’aime beaucoup aussi.

Pourtant, ça avait failli mal commencer, une rupture sentimentale la veille, une réconciliation fulgurante, quelques bières avec Manu jusqu’au petit matin, et une belle conversation téléphonique mais très tardive avec ma belle ont fait que je crois que j’ai oublié de programmer mon réveil quand je me suis couché, probablement un peu exténué. Heureusement que je covoiturais Lolo et Jidé, mais Jidé n’avait pas mon téléphone et quand Lolo m’a appelé pour me tirer des bras de Morphée, nous étions déjà tous les 3 en retard. Mon sac n’était pas fait, j’ai zappé la douche, mon café et mes dents, j’ai réussi à ne rien oublier, l’expérience de la levée de bivouac du Spine sans doute, et me voilà en route.

Nous avons quand même réussi à arriver à Palluel avec seulement un quart d’heure de retard et, ayant la trace et radioguidés par Seb, nous avons réussi à retrouver la compagnie de la confrérie. La réunification (première référence subtile à Koh Lanta) a été sublime, les pieds dans la boue, au milieu des effluves de la menthe qui se plaît dans les marécages, la réunification s’est faite au pied d’un menhir. J’aurais du prendre une photo, peut être que Lolo l’a faite de cette image sublime des confrères réunis en arc de cercle, avec le menhir au centre. C’est comme s’il s’agissait d »une demi table ronde. Nous étions le maillon manquant et les sourires de bienvenue nous ont fait très très chaud au cœur.

Ensuite nous avons cheminé dans les marais d’Arleux, une bourgade célèbre dans le Nord pour son ail fumé. Dans ces marais il y a beaucoup d’étangs et au bord de ces étangs tout plein de cabanons. Hakim est intarissable sur son pays natal. Il nous explique que ces baraques ont initialement été construites par des mineurs qui voulaient se mettre au vert. Aujourd’hui il y a une campagne de destruction / modernisation de ces habitats temporaires, au non de la protection de la nature. Je trouve ça bien triste, j’aime beaucoup les habitations de bric et de broc et beaucoup moins les nouveaux cabanons. Je penses aux calanques, et en écrivant ceci je pense aussi à Vincent, l’organisateur de cette sortie, qui les aime tant. La grande différence c’est que dans les calanques un cabanon c’est glamour tandis que du coté d’Arleux c’est un peu plus folklorique et authentique.

Peu après, au milieu des marais, une sublime allée couverte nous attends. La pierre est faite d’un genre de grès à la surface mamelonnée, c’est très beau . Vincent nous narre la légende, comme à chaque mégalithe. Nous l’écoutons religieusement, Manu, le grand guide, nous manque, il aurait si bien su casser l’ambiance.

Assez longtemps après, et aussi après avoir parcouru de triste plaines, Vincent nous emmène auprès d’un menhir dynamité par les boches. C’est bien triste ce qu’ils ont fait chez nous ces cons là. Bien que coupé en 2 il était encore bien majestueux. Domi se fait prendre en photo au près d’en épeutnaert gilet jaune (google est ton amis, tu sais), et Lolo se lance dans l’autoproduction d’une vidéo de traversée du menhir qui s’annonce mythique.

Bon après, encore de la plaine je crois, nous arrivons au mégalithe des 7 bonnettes. Il y a là 5 pierres levées, disposées en cercle. Ces pierres ont une forme étrange, ce sont comme des L dont le petit coté serait tronqué, la forme est presque humaine. Les confrères investissent le lieu, certains s’accoudent sur ces bonnettes, Koh Lanta est cité par je ne sais qui. C’est là l’épreuve des ambassadeurs, celle qui précède la réunification. Il va être question des boules noires. Personne ne cite les boules noires et les ambassadeurs mais moi je suis initié aux arcanes de Koh Lanta (merci la vie…) et cette scène est évidente.

Après encore quelque kilomètres courus d’un bon train dans la campagne nous atteignons la récompense de l’épreuve de confort. Contrairement à Koh Lanta, tout le monde y a le droit. Le chien Nuts nous fait la fête. On est chez Vincent, c’est merveilleux, l’accueil qu’il nous fait est énorme. Bière, saucisson, croque monsieur. C’est magique. Plus magique que dans Koh Lanta où ils ne parlent jamais de bière. On est désolé de repartir. Heureusement quelqu’un pense à lui faire une haie d’honneur alors que nous quittons ces lieux si accueillants. C’est aussi ridicule que certains moment de Koh Lanta mais en confrérie on n’a pas peur du ridicule.

Après cette belle pose nous atteignons le site d’un méthanisateur en construction. Hakim est intarissable sur le sujet, c’est passionnant de l’entendre nous expliquer dans le détail le futur fonctionnement du bazar qui aura un rendement de 99.99 % en envoyant du gaz parfait directement dans le réseau de GDF. On sait tout aussi sur l’opposition des habitants du coin et sur le malheureux village du Nord qui a refusé un premier projet pour se retrouver juste sous les vents dominants de l’affaire finalement installée dans le Pas-de-Calais.

Après avoir longé le canal de la Sensée qui ne peut que faire rêver les Seniors du fleuve, nous découvrons un charmant petit chemin qui serpente sur le talus issu du creusement du canal. Il y a là aussi la petite Sensée qui est une bien gentille petite rivière. Les oiseaux gazouillent dans les arbres. Pendant leur reconnaissance, Vincent et Hakim y ont surpris des amoureux en plein coït dans les faisceaux de leurs frontales. Il paraît que le gars n’a pas trop apprécié.

L’entrée dans l’ultra se fait en traversant, les pieds dans l’eau, la petite insensée. Seb est le seul à enlever ses chaussures. L’autre Seb nous fait des chatbites. On rigole bien. L’entrée dans l’ultra me fait penser au premier franchissement de l’équateur dans la marine à voile au dix-neuvième.

En haut d’un promontoire halte au pieds d’une œuvre d’art monumentale. Il paraît qu’elle s’anime toute seule, en plein milieu de nulle part, quand il pleut. On imagine qu’il ne doit pas y avoir souvent des spectateurs car venir là quand il pleut demande un sacré courage. Gégé a la bonne idée de tenter de balancer des cailloux dans un réceptacle qui se trouve à quelques mètres en hauteur. Je pense à une épreuve de confort dans Koh Lanta mais déjà Vincent est reparti. Les retardataires sont resté pour continuer de jeter des cailloux, bêtement je suis reparti trop vite. En observant ce spectacle de loin je pense à Don Quichotte qui s’attaque aux moulins. Je ne sais pas pourquoi.

Assez longtemps après nous atteignons la karaoké zone. Je ne réalise pas tout de suite qu’il s’agit d’un karaoké. Une femme chante. J’ai déjà entendu cet air. Elle chante probablement faux. En tout cas elle cafouille dans ses paroles. Nous fantasmons comme des adolescents sur les femmes célibataires qui traînent dans les guinguettes.

Encore un dernier menhir à quelques kilomètres de l’arrivée. Celui là est très beau. On l’appelle la pierre qui pousse. Au milieu d’un marécage sublime. Il n’y manquait qu’une petite brume pour que ce soit parfait. Je me dis qu’il faudrait que j’aille faire un bivouac dans un marécage en espérant y voir des feu follets.

Ensuite Vincent est tout fier de nous montrer un panneau chemin privé et de nous dire qu’il s’en fiche et qu’on est en confrérie alors..,. Alors et bien voilà, un gars dans une voiture blanche arrive et nous demande de faire demi tour. On est très énervé par cet idiot mais on se soumet. On marche tout doucement sur une petite route en l’empêchant de passer. Cette andouille nous aura obligé à passr sur du bitume. C’est la vie. Un petit souvenir de plus.

L’arrivée n’est pas loin. Bises, libations et saine rigolade sur les marches de la mairie de Palluel. Merci Vincent et Hakim pour cette belle journée.

 

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