CR Course des terrils, La contrebandière 67km

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Comme le 150km du grand trail du nord a été annulé, je me suis inscrit à cette course de 67km, 500m de dénivelé positif, 6 terrils et 1 point UTMB et je ne l’ai pas regretté.

Le départ se fait dans la nuit, à 6h du mat, et donc à la frontale en cette saison. Ça commence assez dur avec plusieurs terrils à gravir dont un à 4 pattes. Il y a ensuite une assez longue portion très plane jusqu’à Bonsecours en Belgique et un autre terrils aux alentours du 43° kilomètre. Le retour est lui aussi très plat avec un dernier petit terril peu avant l’arrivée. L’arrivée est super avec une grande fête populaire et plein de gens qui profitent du soleil.

La course est organisée en semi autonomie avec le premier ravito au 35/37° kilomètre et ensuite seulement des points d’eau environ tous les 10 kilomètres jusqu’à l’arrivée.

Anecdotes et rencontres.

J’ai passé pas mal de temps avec Jean Pierre, un chauffeur routier qui se retrouvait là comme moi suite à l’annulation du GTN, il était inscrit au 100km. C’est un grand sportif qui s’est mis à la course à pied il y a 2 ans après avoir du arrêter sa spécialité, la boxe Thaï après un AVC. On a parlé de plein de trucs intéressant, du couple, il m’a recommandé de lire le bouquin surs les femmes et Vénus et les hommes descendent de Mars. Quand quelqu’un nous doublait il se demandait quel avait pu être son entraînement. Il m’a définitivement lâché lors de l’escalade du terril après le 40° kilomètre.

Après cette belle rencontre j’ai discuté avec aussi pas mal de gens sympas, dont un grutier barbu qui nous a parlé de pierre magnétique et d’ésotérisme.

J’ai eu aussi l’occasion de me faire engueuler par une fille qui n’a pas supporté (à juste titre) de voir que je semais derrière moi des papiers d’emballage de pâtes de fruits. J’étais confus, d’autant que j’essayais de les faire rentrer dans la petite pochette de ceinture que j’avais. Elle s’est ensuite excusée de m’avoir fait cette remarque et j’ai changé de technique de rangements de mes emballages, une des pochettes de bretelle de mon sac à dos était parfaite pour arrêter de semer mes papelards partout… J’ai aussi pensé à Hamburger Man rencontré sur le trail des poilus qui stockait ses emballages dans ses gants avant de s’en débarrasser aux ravitos. Le problème est qu’il faisait très beau et que je n’avais pas de gants.

J’ai aussi eu la première occasion de constater un débalisage. C’était même pire que ça, les mecs avaient effacé les flèches, supprimé toutes les rubalises, et tracés une flèche dans une mauvaise direction dans la poussière du chemin. On a jardiné un petit peu avec un collègue et on s’est calmé pour faire un peu de navigation sérieuse grâce au fameux Locus. Nous avons aussi « sauvé » un petit groupe de gars qui arrivaient et qui ont bien failli se faire avoir eux aussi. Tout le monde a soupçonné les chasseurs pour ce mauvais coup.

Des chasseurs il y en avait pas mal dans la campagne, ça canardait de tout les coté et j’ai entendu qu’un mec s’était pris un plomb pendant la course. On est aussi passé à coté d’un groupe d’une dizaine de gamin avec des fusils de chasses, des cartouchières en travers de la poitrine qui n’étaient pas vraiment rassurant. Je me suis dit que ces gars là avaient une activité bien complémentaire du régime Paleo (se nourrir de gibier comme les hommes préhistoriques) mais l’effet sur leur ligne n’était pas vraiment évident, et c’est le moins que l’on puisse dire. Cela dit cette confrontation entre les gentils traileurs et les méchants chasseurs m’a plongé dans un abîme de perplexité. La concurrence des usages, notre illégitimité à parcourir les terres de ces paysans, les problèmes de la chasse au moyen âge…

Compte rendu sur mon matos.

J’étrennais ce jour là des nouvelles chaussures, les Brooks Cascadia 8. Ce sont des merveilles, très agréables à porter du début à la fin et, cela ne m’étais jamais arrivé, aucune ampoule à l’arrivée. Pour les ampoules j’avais aussi pour la première fois badigeonné mes pieds de crème NOK mais je crois vraiment que ce sont surtout les Cascadia qui ont permis ce miracle. Il y a quand même eu un petit problème avec ces Cascadia : juste avant l’arrivée à Bonsecours en Belgique, l’une de mes chaussures est restée aspirée par la boue et je me suis retrouvé en pied de chaussette (comme on dit par ici), elles étaient pourtant bien lacées et je crois que ce ne serait pas arrivé avec mes anciennes Salomon XA Pro 3D.

Pour la lumière il m’a semblé que ma Tikka XP 2 était vraiment moins puissantes que les frontales des autres coureurs. Je n’étais pas du tout rassuré surtout lors de la descente des terrils, quand ça pourrait aller un peu plus vite.

Mon GPS Keymaze a lui aussi fait des siennes. Il était complètement à l’ouest (ou plutôt au niveau des galeries de mines qui étaient sous nos pieds) en ce qui concerne l’altitude et bien sur pas d’information à la fin sur le dénivelé de la journée. J’ai aussi eu des misères  avec le cardio qui a assez vite cessé de fonctionner. J’ai compris la raison en arrivant : le capteur du cardio, qui est maintenu par deux bouton pression, s’était barré. Assez mal foutu ce système.

Un petit mot sur mon chapeau de trail. Il s’agit d’un chapeau en toile acheté en Thaïlande. Là bas c’est le genre de chapeau préféré des cantonniers et des paysans. Il a de larges rebords et est muni d’un tissus qui couvre la nuque et peut même se transformer en cagoule grâce à des petits pressions. Ça protège extrêmement bien du soleil, ça protège aussi les lunettes de la pluie et ça donne un look assez spécial. J’aime assez bien ce dernier aspect qui brise un peu le coté « super équipé trail » que je pourrais avoir sinon.

Mes performances.

Après avoir passé un mois d’août de repos j’avais beaucoup couru au mois de septembre (presque 300km) en vu des 150km du grand trail du nord. Je croyais donc que ces 70km allaient être une promenade de santé et que je pouvais essayer de les courir « à fond » d’un bout à l’autre. En fait ça a pas mal marché jusqu’au Marathon mais quand Jean Pierre m’a lâché dans la montée du terril, j’ai eu un gros coup au moral et je me suis mis à marcher. Je n’ai ensuite pas réussi à retourner vraiment dans la course et d’un certain point de vue les 30 derniers kilomètres ont été un calvaire lamentable. Je me demande bien comment j’ai pu être assez présomptueux pour m’inscrire sur un 150km. Le soir j’ai même réussi à dormir sans problème, preuve que je n’avais pas autant « tapé dedans » (ou saqué n’din en ch’ti) que lors des 100km de la race to the stones. Bon finalement 8h33 ça fait environ 8.8 kilomètres par heure, je ne suis pas si mécontent.

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